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Propos recueillis par Christelle Crosnier
« J’ai lu qu’au Parlement du Missouri, les femmes n’ont plus le droit d’avoir les bras nus ! Dès qu’il y a des crises, il y a des peurs… Pendant la crise sanitaire, les femmes ont disparu des plateaux de télévision mais aussi des entreprises. Pourquoi ? Parce que ce sont elles qui ont dû rester à la maison quand les écoles étaient fermées. De la même manière, de nombreuses études ont prouvé que les femmes étaient les premières victimes des crises climatiques, notamment parce qu’elles doivent alors passer des heures à aller chercher de l’eau !
Il y a encore très peu de femmes dans les postes de décision, jamais plus de 20 % quel que soit le domaine, même les plus féminisés comme la santé ou l’éducation. Vous vous souvenez de cette photo de la COP 27 (censée quand même déterminer l’avenir de l’humanité) : il n’y avait quasiment pas de femmes dessus… Quel paradoxe ! En temps de crise, il y a une forme de repli et les droits des femmes sont vite restreints, alors que justement, on devrait s’appuyer plus que tout sur des décisions paritaires car la diversité et la mixité permettent d’avoir la plus grande étendue de solutions possibles. On voit bien qu’aujourd’hui notre modèle va dans le mur…
La crédibilité des femmes est malmenée. Nous sommes reléguées dans la case « réseau féminin qu’on doit écouter parce qu’il faut bien les écouter de temps en temps ». Les femmes ne sont pas concernées que par l’égalité, mais par tous les sujets de société, de manière transversale comme les hommes !
Nous avons créé le réseau « Business + Sororité » pour faire du business autrement sur un réseau 100 % féminin présent dans cent-vingt villes. Nous nous réunissons tous les quinze jours dans un cercle, à raison d’une femme par secteur d’activité, suivant une méthode très structurée où l’on va pitcher, brainstormer, se recommander, pour travailler en intelligence collective et permettre à chacune de déployer tout son potentiel, de décrocher davantage de contrats et de développer ses compétences.
Finalement, notre point faible, le plus important, est l’ignorance de notre puissance. Parfois, je me surprends à rêver : si nous avions des camions ou tracteurs et que nous bloquions tout le pays, il me semble qu’en quelques jours, l’histoire de l’égalité serait vite réglée ! »