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Depuis quelques semaines sur Internet (gratuit, mais pour combien de temps encore…), sur smartphone (déjà payant), ChatGPT, un logiciel de conversation utilisant l’intelligence artificielle est à la portée de chacun, en trois clics, dans une dizaine de langues ! Alors profitons de cet espace de liberté aux 175 millions de paramètres chapeauté par Elon Musk pour poser une question parmi des milliards d’autres : « Je suis journaliste, qu’apportes-tu aux journalistes ChatGPT ? »
Par Olivier Lerner
ChatGPT : Je peux apporter aux journalistes plusieurs avantages en utilisant les technologies GPT (Generative Pre-trained Transformer) :
1. Génération de contenu automatisée : Je peux générer rapidement des articles de qualité, des synthèses de nouvelles ou des sommaires de réunions en utilisant GPT. Cela permet aux journalistes de gagner du temps et de se concentrer sur des tâches plus importantes.
2. Assistance à la rédaction : Je peux aider les journalistes à rédiger des articles en proposant des phrases, des idées ou des exemples pertinents pour renforcer leur contenu.
3. Traduction automatisée : Je peux également traduire automatiquement des articles dans différentes langues pour élargir la portée de leurs histoires.
4. Prédiction de l’intérêt des lecteurs : Je peux utiliser GPT pour prédire les sujets qui intéresseront le plus les lecteurs, permettant aux journalistes de cibler efficacement leur contenu.
5. Génération de contenu interactif : Je peux utiliser GPT pour créer des histoires interactives ou des jeux-questionnaires pour renforcer l’engagement des lecteurs. Vous avez bien lu ! ChatGPT écrit des articles, des dissertations, des livres en entier, propose des quizz, crée des codes, résout des problèmes de maths très complexes et parle des langues de type humain. C’est presque NO LIMIT ! Une aubaine pour les journalistes atteint de flemme aiguë ? « L’IA sera (est déjà ?) capable de nous délivrer une information correcte, complète et impartiale. Son défi, c’est de réussir à ne pas faire dans l’aseptisé, le froid et le banal » nous dit Damien Gourlet, présentateur sur BFM TV. « La richesse de notre métier, c’est celle de ses plumes. Malgré toute sa bonne volonté (point 2), je doute que ChatGPT soit capable de nous prendre aux tripes à la façon d’un Blondin ou – plus près de nous – d’une Florence Aubenas ».

Damien Gourlet nous confie aussi interroger ChatGPT pour certains lancements de sujets en plateau. « Sa capacité à digérer rapidement une masse énorme de données (points 1 et 3) doit contribuer à enrichir les contenus. Et permettre de dégager du temps utile pour le journaliste. » Denis Caminade, Directeur des Stratégies Agence Shops s’est posé la question en découvrant ChatGPT…
« A l’heure où se massifie le télétravail ouvrant la voie au travail à distance avec des cadres étrangers moins chers d’Inde, de Pologne, de Chine ou d’Indonésie, le remplacement de nombres de tâches par une AI exponentielle en puissance pose sérieusement le problème de l’emploi futur des ‘cols blancs’ dans les sociétés développées ».
« On ne peut qu’être séduit par ce robot conversationnel. C’est un booster de compétences, et l’offre d’argumentation anticipant toutes les attentes des lecteurs représente le nirvana espéré par les besogneux de la page blanche. Mais il ne pourra jamais égaler la sensibilité que chaque journaliste s’efforce de faire ressentir. »
Y aura-t-il encore des Directeurs de Programmes, des Producteurs Exécutifs, des avocats dans les salles d’audience, des journalistes sportifs au Jeux Olympiques, des cadres chez les constructeurs automobiles ?
Quant aux points 4 et 5… manifestement ChatGPT a bien intégré les logiques de « clics » qui peuvent faire tant de mal à la hiérarchie de l’information.
Les réseaux sociaux, Gérard Ejnès, ex-Rédacteur en Chef de l’Equipe et de France Football ne connait pas, c’est dire qu’il regarde l’avenir d’un journalisme intelligent de par lui-même, sans qu’il ait besoin de la « mondiale assistance » du véloce chatbot basé sur l’intelligence artificielle qui, selon lui, n’aura jamais la nuance et l’éthique d’un journaliste…
« Si ChatGPT se vante, peut-être à juste titre, d’apporter un certain confort aux journalistes dans la partie terminale de leur travail, il ne peut rien pour eux, et c’est heureux, dans ce qui est l’essence même de leur mission : aller sur le terrain assister à des évènements, rencontrer des gens, interroger, regarder, s’engager, témoigner, dénoncer. Quel rédacteur en chef serait assez fou pour demander à ChatGPT de couvrir sur place la guerre en Ukraine ? L’homo-journalisticus a encore de beaux jours devant lui. » Affaire sensible pour Patrice Arditti, journaliste, intervenant régulier Cnews, affaire de sensibilité où le journaliste est à son avantage…



