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L’été que nous venons de vivre nous a rappelé de manière douloureuse à quel point il devient aujourd’hui impératif pour les rédactions de se former sur les questions climatiques à grande échelle. À l’heure où plus de cinq cent journalistes de différents médias viennent de signer une charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, le Centre de Formation des Journalistes met en place une formation sur-mesure. Le point avec Simon Ruben.
Une prise de conscience globale du métier s’est faite assez récemment. L’environnement n’est pas uniquement l’affaire d’un seul service dans une rédaction ; tout le monde devrait être capable de faire des ponts entre sa spécialité et les questions climatiques. L’émergence des questions environnementales dans les rédactions est, à bien des points de vue, comparable à l’arrivée du numérique.
Quand Internet a débarqué dans les rédactions, on a d’abord créé des services numériques, qui traitaient de cette nouvelle problématique avant de se rendre compte que le numérique allait, de fait, infuser tous les sujets, tous les domaines et qu’il valait mieux que chaque journaliste, dans sa spécialité, y soit formé. C’est exactement la même dynamique. Moi qui ai longtemps travaillé au service des sports de Europe 1, je sais qu’il y a une mine d’or, un territoire inexploré de sujets potentiels à relier avec les questions climatiques, on le voit ne serait-ce qu’avec la Coupe du Monde du Qatar. Je me suis revu en tant que journaliste, sans connaissances scientifiques ni factuelles sur le dérèglement climatique et je me suis dit qu’il était important aujourd’hui que le CFPJ puisse proposer ce bagage-là.
Notre formation dure trois jours. Nous insufflons d’abord aux journalistes des connaissances environnementales et climatiques essentielles à l’aide de la Fresque du Climat, un serious game bien connu permettant de comprendre de manière ludique les enjeux, les dynamiques en place, les interactions entre les différents domaines économiques, business, industriels, politiques, judiciaires, sociaux et… climatiques.
Nous transmettons les notions et chiffres de base, leur apprenons à décrypter un rapport du GIEC, à calculer des émissions de CO2, en bref des choses très concrètes et pratiques. Dans un second temps, l’idée est de dire : « vous êtes journalistes mais vous n’êtes pas tous destinés à être des spécialistes de l’écologie, donc nous allons vous entraîner à trouver des angles climatiques selon vos spécialités ».
Nous avons également une formation plus longue, sur six jours, pour l’investigation sur le terrain de jeu plus resserré de l’environnement, avec au programme l’élaboration d’enquêtes sur les industries polluantes ou extractives et toutes les questions climatiques.