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Par Sylvana LORENZ
Ma vie c’est Cardin. Je ne fais rien qui ne soit pas de Pierre Cardin ; il reste mon modèle, dans les affaires comme dans la vie, cet homme qui a voulu enchanter le monde et le modeler selon ses rêves. Il recherchait l’or du rêve, de l’éblouissement artistique, toute chose qui ne s’achète pas. ll ne dormait que quatre heures par nuit, le reste du temps, il était en action.
Pierre Cardin avait la capacité de tout comprendre en deux minutes, il vous captait avec son radar interne. Il croyait dans les rapports humains. Si un italien lui disait « nous avons trouvé une source d’eau pétillante qu’on pourrait appeler Maxim’s », il n’hésitait pas à prendre un avion pour se rendre sur place et goûter l’eau à la source : « maintenant, on va voir l’usine qui met l’eau en bouteilles et je veux voir aussi celui qui réalise les étiquettes ».
J’ai travaillé pendant presque trente ans à l’espace Cardin et suis devenue par la force des choses, la prêtresse de son culte. Je ne suis habillée qu’en Cardin ; vous ne me verrez jamais autrement. En rouge et noir, puisqu’il a décidé que ce seraient mes couleurs. C’est mon bouclier… Aujourd’hui, si je ne suis pas en Cardin, je me sens nue, presque en danger. Il a même choisi la couleur de mes cheveux, puisqu’avant j’étais plutôt châtain foncé.
Je suis sur tous les réseaux sociaux, je photographie mes tenues et mes sorties. Sur chaque cliché, il y a Pierre Cardin, en accessoire, en décor (au Palais Bulle, chez Maxim’s, …) ou à travers mes vêtements. La dépersonnalisation est importante : il faut être le contenant qui coule dans le contenu, être tenace et ne jamais changer de cap, la fidélité est primordiale. Avoir de l’influence, c’est prendre le pouvoir, se situer dans une sphère spirituelle, c’est de l’ordre de la foi !