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Loïc Bey-Rozet tente avec INDRA de contrer la destruction illégale de véhicules. Ce, à travers l’enregistrement administratif puis la mise en sécurité du véhicule pour pouvoir le démanteler en toute sécurité.
Propos recueillis par Christelle Crosnier et Sacha Thiébaut
« Dans une voiture, vous avez deux destructions indispensables, la destruction physique bien sûr mais aussi la destruction administrative, avec notamment la suppression des cartes grises. Dans la filière illégale, elle n’est jamais opérée. Donc derrière, les particuliers peuvent être confrontés à des situations parfois compliquées : « Je ne comprends pas. J’ai donné ma voiture mais je continue à recevoir des amendes ! ». La destruction administrative n’ayant pas été faite, la carte grise de la voiture a été remise de manière irrégulière en circulation.
Nous avons un réseau de 380 démolisseurs en France. Quand une voiture arrive, un réseau l’inscrit officiellement dans un livre de police. Puis on procède à son enregistrement administratif et à sa mise en sécurité pour pouvoir la démanteler. C’est le début de sa traçabilité.
Le recyclage automobile devient primordial aujourd’hui, il y a une pénurie potentielle de matière et on trouve dans ces véhicules des gisements qui intéressent de plus en plus les constructeurs. Une règlementation européenne devrait sortir en 2024 et va imposer aux constructeurs automobiles et aux vendeurs la réincorporation de matières premières secondaires dans l’outil industriel du constructeur. Aujourd’hui en France, on nous demande de recycler un peu plus de 95% de la masse d’une voiture.
C’est l’élément le plus vertueux en termes d’environnement, puisqu’on donne une deuxième chance à une pièce de continuer sa vie, ce qui évite de la fabriquer. Cela étant, vous avez ce qu’on appelle la valorisation énergétique, c’est à dire qu’il y a certaines matières qui ne sont pas valorisables, revendables sur le marché et que l’on va brûler. Alors évidemment, l’empreinte carbone n’est pas la même.
Notre direction de l’engineering fait également de la recherche et du développement. En premier lieu, ils cherchent des outils efficaces permettant de démanteler plus facilement les véhicules. Nous réfléchissons aussi sur la matière, comme par exemple à la façon de réutiliser la mousse de siège qui est très valorisable mais qui n’est pour l’instant pas économiquement viable. Nous sommes à la table des ministères pour partager nos expertises et éclairer de manière technique l’ensemble des politiques sur un certain nombre de sujets.
Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir une entreprise porteuse de sens. Nous commençons d’ailleurs à avoir une certaine notoriété internationale et nous sommes consultés par différents pays dont le Maroc et l’Inde. »