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José Alberto Mujica Cordano, ex-Président de la République d’Uruguay (2010 à 2015), que tout le monde surnomme chaleureusement Pépé Mujica, s’est toujours engagé contre l’injustice et la pauvreté. Son bon sens, sa générosité, ses valeurs empreintes de noblesse et d’élégance ont dépassé les frontières et secoué le monde. Portrait d’un homme de la résilience.
Ex-guérillero fondateur des Tupamaros dans les années 1960, Pépé Mujica s’est engagé pour protéger son peuple contre la dictature militaire. Blessé, pris en otage, mis à l’isolement complet au fond d’un puits, il fut torturé quotidiennement et emprisonné pendant près de dix ans. Pourtant, sorti de cet enfer, il n’en gardera aucun ressentiment : « Je ne sais plus haïr. Vous connaissez le luxe de ne pas haïr ? » .
Élu successivement député puis sénateur, Pépé Mujica n’est pas de ceux qui parlent sans agir. Il n’a jamais cessé par la suite de travailler en tant qu’agriculteur tout en œuvrant pour des réformes sociétales. Refusant les conventions, il décidera de rester au milieu des plus défavorisés, au Paso de la Arena dans la banlieue pauvre de Montevideo, lorsqu’il entamera son mandat de Président… Très peu pour lui le luxueux palais présidentiel, il continuera à habiter sa petite maison paysanne de 45 m2 au toit vert en zinc avec sa femme Lucia et sa chienne handicapée à trois pattes, au milieu de ses poules et ses fleurs, et utilisera la palais présidentiel pour aider les autres : ainsi, en 2012 il s’en servira comme refuge pour sans abris pendant la grande vague de froid.
De la même manière, il redistribuera 90% de son salaire de Président à des organisations caritatives pour le logement social et refusera tous les avantages de sa condition de chef d’État, même les plus modestes : par exemple, point de voiture présidentielle de fonction, sa vieille Coccinelle lui suffira pour se déplacer vers les plus pauvres et les opprimés. Même si ses résultats macroéconomiques ont parfois été durement jugés, il reste celui qui a fait adopter des mesures progressistes dans son pays latino-américain.
« J’ai dédié une grande partie de ma vie à essayer d’améliorer la condition sociale du monde dans lequel je suis né. J’ai eu quelques déconvenues, de nombreuses blessures, quelques années de prison…. Enfin, la routine pour quelqu’un qui veut changer le monde… » se souvient-il… Une vie dédiée à son peuple. L’ex Président le plus pauvre au monde a remis bien avant l’heure au goût du jour l’idée de partage et de solidarité. Ou comment observer de tels hommes nous permet de garder foi en l’humanité…
Pour en savoir plus : « El Pepe, une vie suprême », documentaire d’Emir Kusturica.