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Alain Cojean, l’un des pionniers de la restauration, est avant tout profondément humain. Entrepreneur passionné, il a su allier succès commercial et bienveillance dans son entreprise. Il a pris la plume pour se raconter sans tabou dans une autobiographie et y a expliqué son chemin, de son enfance en Bretagne jusqu’à la création de sa chaine de restaurants et de ses fondations. Il évoque également son ouverture à la spiritualité et la communication avec l’au-delà.
https://www.linkedin.com/in/christelle-crosnier-ab648b34/Propos recueillis par Christelle Crosnier et Romy Azoulay
Mon objectif quotidien a été de veiller à ce que tous les salariés soient heureux de venir travailler, à ce qu’ils soient le plus épanouis dans leur job. C’était ma priorité de tous les jours, de chaque instant. Et elle est devenue celle de mes collaborateurs, de mes compagnons au quotidien. Quand j’allais tous les midis dans les restaurants faire le service, ce que je regardais, c’était si les gens qui y travaillaient s’y sentaient bien.
Quand il m’arrivait de faire passer des entretiens, je ne voulais pas voir le CV. Je me fichais de savoir dans quelle école les postulants étaient allés. BEPC ou HEC, cela ne m’importait guère. Je regardais la lumière en eux, je regardais s’ils étaient sympas et simples, s’ils pouvaient s’intégrer facilement dans cette famille et cela me suffisait. Nous faisions un métier technique et la technique s’apprend. La gentillesse ne s’apprend pas. La simplicité non plus.
La seule recommandation que je donnais aux équipes encadrantes (tous anciens serveurs) était, une fois la formation effectuée, de mettre les serveurs en confiance comme nous l’avions eux-mêmes fait pour eux. Les mettre en confiance et non en garde. A l’inverse de ce que j’avais connu à l’école. Je suis toujours parti du principe qu’il fallait les mettre le plus à l’aise possible, les encourager et faire en sorte qu’ils deviennent le plus autonomes possible. C’était un des points les plus importants pour moi. J’ai tellement conscience que plus le manager doute du serveur, plus il réduit les chances de celui-ci de s’épanouir. Inversement, plus il est convaincu de son potentiel, plus il multiplie les chances de réussite de celui-ci. Ce principe de mise en confiance et d’encouragement s’est rapidement diffusé à tous les niveaux de l’entreprise, il faisait partie de la philosophie de la maison. Je ne sais pas qui un jour a dit ou écrit cette fameuse phrase : « Le regard que je porte sur l’autre fait, au bout du compte et en grande partie, ce qu’il devient », mais c’est tellement juste. C’est vrai pour les écoliers, c’est vrai pour les salariés, c’est vrai d’une manière générale. Le regard porté sur un jeune, que cela soit à l’école ou plus tard au travail, peut tout changer pour lui.
Je donnais beaucoup d’importance à la reconnaissance. Un serveur qui a bien travaillé et que l’on félicite sera très sensible aux compliments. Cela lui fera plaisir, le mettra davantage en confiance et lui donnera plus d’aisance, plus d’autonomie dans son travail et souvent, il se révélera très bon. La critique ou l’engueulade, en revanche, entraîne un changement de comportement, mais toujours dans le mauvais sens, parfois même de manière surprenante, imprévisible. Quand un serveur sait qu’il est mal vu de son manager ou de son directeur, à court terme, il ne cherchera pas à bien faire. Au mieux, il apprendra à éviter l’engueulade, ce qui était mon cas à l’école. La reconnaissance tire les gens vers le haut et la critique, vers le bas. C’est aussi simple que cela.
Il y a toujours eu une atmosphère particulière dans l’entreprise, une sorte de bienveillance générale à tous les niveaux. Que ce soit au niveau de la personne qui faisait la plonge ou d’un directeur de département au siège, l’esprit était le même. Avec le recul, le fait d’avoir gommé la hiérarchie ou plus exactement, que celle-ci soit très respectueuse, le fait d’être présent pour aider et non faire le gendarme, le fait que tous travaillent avec la même vision rendait le résultat au quotidien unique.
Au fil du temps, il s’était créé une sorte d’égrégore. L’entreprise était devenue une vraie famille. Au bout de toutes ces années, je finis par m’apercevoir que le respect, la bienveillance et la gentillesse sont contagieux, dans le bon sens du terme… Il y avait bien sûr des règles, et des règles très précises mais elles étaient toujours respectées sans que personne n’ait jamais eu besoin d’élever la voix.

Au siège, l’ambiance était également formidable. J’y allais toujours avec beaucoup de plaisir. Tous étaient à la fois très sympas, sérieux et bosseurs. Simples et humbles également. C’était un bonheur quotidien. Il y avait beaucoup de discussions, les gens n’avaient pas du tout peur de s’exprimer, ils étaient libres. Les décisions étaient collégiales, il n’y avait pas ou quasiment pas de sujets que l’on traitait en tout petit groupe, comme cela peut être le cas, par exemple dans ce que l’on appelle des « comités exécutifs ». L’esprit de la maison le permettait.
Durant ce parcours au sein de l’entreprise, j’ai perdu ma mère que j’aimais plus que tout. Elle était une personne hors du commun, d’une gentillesse et d’une bienveillance à toute épreuve, d’une énergie incroyable également. Elle n’était qu’amour. Elle était d’une bonté absolue, elle était tournée vers les autres… Elle était « solaire ». Après son départ, j’ai eu la chance de rencontrer de grands médiums qui m’ont permis de recevoir de sa part des messages véritablement extraordinaires et tellement précis, des preuves absolues de survie de sa conscience, des éléments tellement factuels, qu’ils ne pouvaient évidemment venir que d’elle. À cette période, j’ai vécu également des synchronicités spectaculaires. J’ai vraiment eu la preuve que la mort n’est que physique, qu’une vie continue immédiatement après. J’ai compris que les personnes aimées disparues ne partaient pas dans le néant mais restaient proches de ceux qu’elles aimaient sur terre. Le lien d’amour ne s’efface pas avec la mort.
J’ai eu l’idée d’écrire ce livre pour donner espoir aux gens touchés par le deuil. On est tous amenés à le connaître un jour et c’est souvent épouvantablement dur. Parfois, c’est même insupportable. Je suis convaincu qu’un contact avec un être aimé disparu, notamment grâce à la médiumnité, peut aider considérablement dans cette épreuve.
Pour en savoir plus : « Nourritures Célestes : L’éveil d’un pionnier de la restauration » de Alain Cojean (Editions Mama)
