PARTAGEZ L'ARTICLE SUR LES RESEAUX SOCIAUX

Par Aude Boussarie
La période contemporaine débuterait juste après la Seconde Guerre Mondiale en 1945 et succèderait à l’art moderne marqué par l’avènement des impressionnistes à partir de 1850. Pourtant, tout n’est pas si simple et les spécialistes ne s’accordent pas tous sur ces dates ! Certains situent le début de l’art contemporain avec le fauvisme et le cubisme au début des années 1900, quand d’autres ne le font commencer qu’autour des années 60 avec l’émergence du pop art…Vaste sujet que la datation d’une période sur un sujet aussi pluriel que l’art. Et même si la question semble animer le monde de l’art, qui serait à même aujourd’hui, de qualifier l’art d’après l’art contemporain ?
Quels artistes marqueraient le tournant vers demain ou quelles tendances mettraient fin au courant actuel ? Qui par exemple aurait parié à l’époque sur Van Gogh, artiste maudit et torturé, comme l’un des précurseurs de l’expressionnisme et du fauvisme ? Qui aurait pu prédire l’influence de Paul Cézanne sur les premiers cubistes, Georges Braque et Pablo Picasso, ouvrant ainsi la voie à l’abstraction ? Enfin, qui aurait misé sur Paul Gauguin, exilé volontaire, comme inspirateur des fauves par ses couleurs et des nabis par sa simplification des formes ? Il aura fallu le recul de l’histoire pour voir, en ces trois figures majeures de l’art, l’influence de leur travail sur les courants artistiques qui auront suivi. A l’époque aucun critique d’art, contemporain de ces artistes, n’aurait parié sur leur succès actuel.
Souvent, les appellations des différents courants artistiques ont été désignés, bien malgré eux, par des journalistes ou des critiques d’art comme ce fut le cas pour le fauvisme après que Louis Vauxcelles, critique d’art en visite au Salon d’Automne de 1905 écrivit, outré : « Donatello chez les fauves… ».
De la même façon le terme « impressionniste » vient du journaliste Louis Leroy qui, moqueur, aurait finalement donné son titre au tableau de Monet, « Impression soleil levant ». Dans son dernier rapport annuel (paru en novembre dernier) Art Price parle d’art actuel pour désigner les travaux des artistes de moins de quarante ans et titre son rapport « Le marché de l’art ultra-contemporain en 2022 ». Serait-ce là une première piste de réflexion ? Alors ? Quid de l’ère où la tablette fait office de toile et où les NFT* (non fongible token – traduisez par « jetons non fongibles ») prennent leur place sur le marché de l’art ?
Les David Hockney, et Damien Hirst, artistes confirmés, déjà rattachés à l’art contemporain pourraient-ils être les figures emblématiques de l’après ? Mark Winklemann, alias Beeple, entrera-t-il dans l’histoire comme celui qui aura révolutionné le marché de l’art en vendant, 69,3 millions de dollars (en cryptomonnaie) l’œuvre virtuelle « Everyday – The first 5000 days », en mars 2021.
Seul l’avenir nous le dira…