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Olympe Chabert, Co-fondatrice de SmartBack Responsable du programme Économie Circulaire HEC
lorsque vous achetez un produit en ligne et que vous avez envie de le rendre, c’est très complexe à gérer pour les marques. Deux millions de meubles sont retournés par les clients chaque année en France pour un petit défaut ou par souci esthétique et font cinq-cent kilomètres pour revenir en entrepôt sans pouvoir être remis en stock dans 80% des cas. Notre mission chez SmartBack est de donner la meilleure seconde vie à chaque retour e-commerce. Si vous faites par exemple l’acquisition d’un canapé et que vous n’en voulez plus, nous venons à domicile avec un transporteur local et le revendons en seconde main ou le donnons à une association près de chez vous.
Avec mon amie et associée, Ariane Varale, lorsque nous nous sommes lancées dans ce métier plus souvent réservé aux hommes, nous avons été mises en garde au départ, notamment par l’un de nos mentors, Thierry Petit, le fondateur de Showroom Privé qui nous a indiqué les Directeurs à ne pas aller voir parce qu’ils ne nous écouteraient pas en tant que femmes, quelle que soit la nature de notre projet. Cela n’a pas été facile à entendre mais nous nous sommes en effet rendues compte de cela avec certains clients.
Un jour où j’ai fait par exemple venir en rendez-vous mon stagiaire Théo parce que c’était intéressant pour lui d’y assister, notre interlocuteur s’est tourné vers lui : « Monsieur, pouvez-vous nous présenter SmartBack ? ». Dans notre dos, je sais qu’on nous appelle « les filles de la reverse », mais au moins notre société suscite la curiosité ! Heureusement, même si au départ cela a été compliqué pour nous de gagner en crédibilité, nous avons réussi à prouver notre légitimité en réalisant de très bons résultats.
Je suis très inspirée par Maud Sarda qui a créé le label Emmaüs, la market place digitale qui permet aux associations notamment de vendre des produits de seconde main. Mais aussi par Inès Leonarduzzi qui a fondé Digital for the Planet et dégage une énergie très forte tout en étant humble.
Avec Ariane, nous nous sommes rencontrées à HEC puis j’ai complété mon cursus business avec un volet ingénieur agronome chez AgroParisTech qui avait au fond un esprit plus féminin qu’H.E.C. où il y a ce côté un peu « mecs grande gueule » avec les associations de rugby et autres !
Nous avons commencé avec un incubateur, Willa, spécifiquement dédié aux femmes. Nous avons également participé à des concours comme « Créatrices d’avenir », où nous avons été finalistes du prix Audace, qui met en lumière des femmes entrepreneurs innovant dans des secteurs particulièrement masculins.
Je pense que les femmes ne doivent pas se poser trop de questions et faire ce dont elles ont envie en se donnant les moyens de réussir et de se sentir fières et à leur place, en cohérence avec leurs valeurs. Le champ des possibles est énorme !