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Le système scolaire actuel français est-il à revoir concernant l'orientation professionnelle des élèves ? En effet, aujourd'hui les jeunes doivent choisir une voie d'orientation très tôt. Trop tôt ?
Par Thomas Duchassin
A l’approche de la fin de l’année scolaire, la pression monte toujours pour des milliers d’étudiants et une question se pose : se sont-ils bien orientés, que ce soit au collège, au lycée ou en études supérieures ? Pour nombre d’entre eux, le choix qu’ils auront effectué ne sera pas celui qui les fera s’épanouir et ils vont potentiellement se réorienter, parfois plusieurs fois, ou tout simplement arrêter les études pour commencer à travailler.
Pour Alex, parisien, étudiant en communication âgé de vingt-trois ans aujourd’hui le parcours scolaire au lycée a été difficile. « J’ai rapidement commencé à décrocher notamment parce que j’avais beaucoup de mal à m’intéresser aux matières et par conséquent je ne donnais pas le meilleur de moi-même ». La première et la terminale sont un calvaire pour Alex, qui rate son baccalauréat. Il hésite à arrêter les études mais ses parents le poussent à réessayer de repasser son bac. Il réussit finalement à l’obtenir lors de sa deuxième tentative mais à cause de ses notes, il n’obtient pas le vœu qu’il souhaite sur Parcoursup. Il décide de partir en fac de psychologie mais décroche au bout de trois mois. Avec l’aide de ses parents et d’un conseiller d’orientation, il trouve enfin une voie qui lui convient, la communication. Le témoignage d’Alex n’est pas un cas isolé. En France, le système éducatif encourage les élèves à choisir leur orientation avant la fin du lycée, généralement vers l’âge de dix-sept ou dix-huit ans. Cependant, de plus en plus de spécialistes soutiennent que cet âge est trop précoce pour prendre une décision aussi importante. Le système scolaire français est aussi jugé trop académique, trop linéaire. En comparaison, d’autres pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou les pays scandinaves, adoptent une approche différente en matière d’orientation, permettant aux étudiants d’explorer différents domaines d’études pendant les premières années de l’enseignement supérieur avant de faire un choix plus spécifique. La valorisation de la filière générale et le quasi mépris des filières professionnelles et technologiques sont aussi un facteur important.
La France pourrait s’inspirer des modèles éducatifs mis en place par d’autres pays. Aux Etats-Unis, les élèves ont souvent plus de liberté dans la sélection de leurs matières et de leurs parcours éducatifs. Ils peuvent choisir parmi une grande variété de cours et de programmes, ce qui leur permet d’explorer différents domaines d’intérêt et de personnaliser leur éducation. Les écoles américaines offrent également une large gamme d’activités sportives et extra-académiques. Ces opportunités permettent aux élèves de développer des compétences en leadership, de tisser des liens sociaux et de s’engager dans des activités qui complètent leur éducation. Les pays scandinaves et notamment la Finlande, classée régulièrement parmi les meilleurs systèmes au monde, peuvent aussi donner des idées pour faire évoluer l’enseignement français. Parmi les particularités, le modèle éducatif nordique n’encourage ni le redoublement, ni la notation des élèves. Cela permet de les préparer à apprendre et non à passer des examens, ce qui leur enlève une certaine pression. Ils mettent aussi l’accent sur une possible année de césure après le lycée. L’occasion pour les étudiants de vivre autre chose que la scolarité et d’expérimenter des activités dans le domaine des arts, du sport, de la musique, de l’aide aux personnes en difficulté, aux personnes âgées ou aux jeunes enfants pour – peut-être – se découvrir une vocation…