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Par Brian Bouillon Baker, fils de Joséphine Baker, acteur et écrivain
Ma douce Odyssée…
Pourquoi ne pas repartir et naviguer d’îles en îles au gré des rêves. Le temps parfois s’arrête au détour d’une découverte.
Je me laisse guider sur un voilier éphémère vers les côtes vendéennes, où la fleur de sel rythme les portées du vent sur les ailes des moulins locaux. Le parfum iodé des marais m’emporte, tel un goéland, à la recherche d ‘un nid douillet. J’arrive ainsi, en voguant, sur l’ile de Noirmoutier via son fameux passage du Goix. Et je me plonge au cœur de ce lieu préservé où le temps est en suspens. Prendre mon temps. Se reconnecter simplement aux paysages apaisants, humer les marais entre la Guérinière et le Viel, et admirer silencieusement les moulins de la Cour.
Porté ensuite par les embruns salants, je navigue entre le port de l’Herbaudière (deuxième port de pêche du département vendéen) et le Viel, hameau aux maisons traditionnelles et coquettes. Le premier essai de sous-marin français s’y déroula, sous la baguette magique de Brutus Villeroi, inventeur nantais.
Mon cœur, par la suite, se rapatrie vers le phare de la Pointe des Dames. Et, pour mon plus grand plaisir olfactif, dans le Bois de la Chaize, où fleurent bon les mimosas veloutés et les pins séculaires. Selon la tradition locale, je décide d’embarquer par l’estacade de la plage des Dames. Destination : Marie-Galante. Cap sur cette île dite AICHI « terre à coton », nommée ainsi par ses habitants Amérindiens ou également Touloukaera (île abondante en crabes touloulou). Christophe Colomb, la dénomma dans son journal de bord « Maria Galanda » du nom de sa caravelle amirale. Me voici, chaloupé au gré des alizés entre le tropique du cancer et celui de l’équateur. Les effluves de la canne à sucre brûlée par le soleil depuis des siècles, m’enivre au tonneau du rhum tout juste distillé. Ma vision se trouble, les tambours des esclaves du passé résonnent et vibrent en souvenir. Les cabris gambadent libres sur les mornes, et me toisent du regard.
Je plonge hébété dans la fameuse « Mare au punch », où l ‘abolition définitive de l’esclavage fut célébrée pendant trois jours et trois nuits en 1848. Un parfum de liberté…
Adieu ma Galante, trop Galante pour moi. Et comme le disait peut-être Homère : « Quand la mer a le vent marin, les marins ont le vin marrant ! ».
Mes esprits reviennent et je me souviens que ma Pénélope m’attend au bout de mon aventure ilienne. Cette fois, direction Paros, île en forme d’ellipse, dans les Cyclades. Le vent me porte encore et mes oreilles perçoivent déjà le souffle du meltemi qui me murmure la bienvenue. Paros m’ouvre ses bras avec son moulin de Parikia qui domine le port, où je jette l’ancre. Héraclès aborda à Paros lors de son expédition contre les Amazones. Et pour finir, je rêve aux poésies d’Archiloque qui parle aux muses, créateur de la poésie en vers lambiques. Sans nul doute le premier poète grec.
A mon tour, serai-je devenu le poète incompris qui se sent délaissé d ‘îles en Elles ?
A vous de prendre le relais, BON VENT !